Campagne grandeur nature médiévale fantastique

Mise en contexte

L’Empire de Lynoèn et les Primacètes

Il y a plus de trois millénaires, une cabale d’occultistes jusqu’alors inconnus ont performé un rituel d’une magnitude inégalée sur la surface du monde tel qu’on le connaît. S’étendant sur un vaste territoire, l’essence vitale des créatures douées d’une âme a été irrévocablement soumise à la volonté de ces étranges sorciers. Les créateurs s’appelaient les Primacètes et ils changèrent le visage du continent de Nyml’yn. Ils baptisèrent cet enchantement titanesque le Ghur’ang et obtinrent une source illimité de puissance sur la vie, la mort et nombre de secrets ésotériques jusqu’à ce jour préservés. Dotés de pouvoirs étranges et visiblement d’une perspective étrangère à celle du commun des mortels, les Primacètes n’offraient pas de violence directe et semblaient posséder un savoir avancé sur quantité de sujets. Leur premier acte fût d’ériger la cité flottante de Dabrek, où ils s’installèrent hors d’atteinte pour perfectionner leurs arts théurgiques et planifier la suite.

Un Primacète particulièrement savant fît une découverte qui allait donner naissance à l’Empire tel qu’on le connait maintenant. Il réussit à créer des structures de pierre capables d’étendre l’emprise du Ghur’ang sur des territoires éloignés. Une fois activées, ces structures en forme d’obélisque étaient indestructibles, usant de l’énergie transmise et accumulée pour augmenter drastiquement sa résistance structurelle à toute forme d’agression. Son invention terminée, le concepteur en profita pour prendre la direction de la cabale occulte des Primacètes et nomma cette nouvelle civilisation à son nom, Lynoèn.

Subtilement, les Primacètes érigèrent des obélisques dans les territoires environnants aux dépens des populations locales. Prenant conscience de la situation souvent trop tard, les races étaient de facto soumise à l’emprise du Ghur’ang. Une fois affectés, sortir de son aire d’effet signifiait une mort lente par l’épuisement graduel de l’essence vitale qui les habitait, les Primacètes étant les seuls à pouvoir la régénérer. Certains, par idéologie ou détermination obstinée tentèrent quand même leur chance pour périr au loin. C’est ainsi que lentement et à l’abri de toute contre-attaque dans leur cité flottante de Dabrek, les Primacètes immortels observèrent de haut les quelques éléments dissidents mourir et sortir de leur nouvel Empire pendant près d’un siècle, attendant patiemment de récolter le fruit de leur labeur. Ils redescendirent et offrirent de mener les populations soumises à la poursuite de leur destin commun dans toute sa gloire. La construction des obélisques se poursuivit et l’Empire pris de l’expansion, sa population se diversifiant et adoptant la doctrine de Lynoèn comme la leur. C’est à cette occasion que la cité d’Aria, nouvelle capitale, fût érigée. Ouverte à tous, la cité est rapidement devenue le cœur de l’Empire.

La doctrine de Lynoèn

Lynoën était à l’image typique d’un Primacète, posé et distant, mais possédait une vision de l’organisation de la société basée sur la force. Comme tous les membres de sa race, il ne préconisait pas l’usage de l’agression, mais celle d’une influence graduelle et inébranlable. L’objet d’une société, pour lui, est son accomplissement collectif vers un état supérieur.

L’Asservissement, ou plus communément connu sous le nom d’esclavage, est l’expression la plus concrète de cette vision de faire. Avec l’assentiment des parties, un individu (l’esclave) pouvait lier son essence vitale à une autre personne (le maître) en échange d’une vie de soumission, puisant dans les ressources infinies du Ghur’ang pour se régénérer. Ceci lui garantit une longévité naturelle résistante à la violence, la maladie et l’âge. Seuls des moyens extrêmes et la finalité inexorable du temps pouvait encore décimer une personne ainsi liée. Hiérarchiquement, les relations d’autorités au sein de l’Empire sont déterminées par le capital spirituel. Il est attendu des maîtres de guider ses esclaves en échange de leur servitude, d’utiliser à bon escient leurs capacités dans l’objectif d’améliorer leurs conditions de vie collectives et pour le bien de l’Empire.

Aujourd’hui

À la frontière nord de l’Empire de Lynoèn se trouvela Marche du septentrion, une région reculée qui borde le grand plateau sur lequel siège cette grande civilisation forte de plus de trois millénaires d’existence. La Marche du septentrion n’a jamais été d’un grand intérêt pour l’Empire, considérée déserte et sans valeur stratégique. Pourtant, il y a maintenant 60 ans, le Haut Conseil impérial donna l’ordre de l’envahir. À la surprise de tous, les sauvages que l’on croyait dispersés  et en petit nombre se rassemblèrent et défendirent farouchement leur territoire. Mal préparé à une telle résistance, l’Empire pris 50 ans à amasser suffisamment de force pour prendre la région. Il frappa avec une violence telle que la nation indigène, appelée Astroth, fût considérée détruite ou du moins vaincue définitivement, sonnant la fin du conflit connu depuis comme la Guerre du Nord.

Il y a maintenant 10 ans que la Guerre du Nord est terminée. Pour une raison où une autre, la région ne fût jamais accueillante pour les colons. La faune est sauvage et hostile. Un voyageur prenant une marche dans le bois remarquera l’absence déconcertante de bruits naturels à son passage, tel un prédateur qui le regarde fixement et retient son souffle. Personne n’a jamais expliqué clairement pourquoi la Guerre du Nord eut lieu. La plupart de ceux qui s’enquièrent sur le sujet se font rétorquer que les Primacètes, au moyen de leurs pouvoirs de prescience, connaissaient la menace que représentaient la nation Astroth à ses frontières. Le doute subsiste. Toute cette spéculation a donné une curieuse réputation morbide à la Marche.

Dans la dernière année, de plus en plus de raids et d’incursions hostiles ont été remarquées par les habitants de la Marche du septentrion.  Les brigands ne volent pas de richesses, seulement la nourriture et des objets de manufacture commune. D’après les  quelques vétérans encore sur place,  ces attaques ressemblent à des tactiques autrefois utilisées par la nation Astroth pendant la guerre, mais rien n’est moins sûr. Néanmoins, des renforts ont été demandés à la nouvelle capitale impériale, Aria. Le poste de traite des esclaves, auquel s’est ajouté depuis quelques maisonnettes et fortifications, reste l’avant-poste le plus important au nord de l’Empire et sa sécurité doit être assurée.

Vous voilà donc, en chemin vers la Marche du septentrion volontairement ou plus probablement forcé. Vous recherchez peut-être des richesses, du renom ou à satisfaire votre curiosité de cette région notoire pour ses secrets et ses bizarreries. Seulement, plus vous approchez de votre destination, plus les étranges rumeurs sur la Marche semblent s’éloigner de la fiction et se rapprocher de la réalité…

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