Campagne grandeur nature médiévale fantastique

Épilogue 1: La Marche du Septentrion

Aussitôt arrivés, aussitôt au combat. C’est par un cheveu que l’invasion fût arrêtée puis graduellement et douloureusement repoussée. Le constat est navrant; La Légion est très affaiblie, son avant-poste détruit. La Bête est à toute fin pratique éradiquée, ayant été dans les zones limitrophes à la Forêt Noire d’où sont sortis le Magyar, ses serviteurs satyrs et ce savoir impie qui permit la création de l’aberration horrible innommable, sauf sous le descriptif d’une masse de bouches, de serres et d’yeux au regard dément. Il semble que l’Empire aie pressenti une menace maintenant très réelle en envoyant votre contingent à la Marche du Septentrion. Prescience, destin ou coïncidence?

Kresh Orathar, Commandant de la seule phalange encore viable, eut du travail sur la planche. Armé de son savoir occulte, de légionnaires frais mais nouveaux sauf une, sa phalange fût littéralement au coeur de tous les combats. Non seulement réussirent-ils à rester au front, arborant leurs couleurs et exprimant leur détermination par le fil de l’épée, mais ils réussirent à retrouver une Relique qui appartenait au feu Stratège de la Marche, le Primacète Anmurèn. Cette masse d’armes d’obsidienne, étrangement inspirante mais meurtrière, fracassa nombre de satyrs avant d’être léguée par Avèn à un légionnaire méritant comme récompense pour leurs loyaux services. Ses frères sont fiers de lui mais commencent à redouter le prix que ce dernier dû payer pour le privilège de manier une telle arme. Parfois lors de votre repos, les autres légionnaires l’entendent se retourner dans son sommeil, en apparence furieux dans ses rêves, grognant de rage. À la moindre provocation, il semble plus prompt à la colère mais encore, peut être est-ce ce moment du mois pour un orc…

La Bête de la Marche du septentrion est de loin le groupe qui a le plus souffert. Son shaman semble tourmenté par une affliction très inquiétante après un accroc avec les satyrs. Ces créatures semblaient être sur le point de l’empoisonner avec des herbes et de l’ensorceler, mais il prit la fuite avant la conclusion du rite. Il rôde parfois à la limite du poste de traite et y entre pour y acheter des objets nécessaires à sa survie. Lors de ces passages il semble parfois tout à fait raisonnable, sage par son âge et son expérience. Il répond avec patience aux questions des habitants et contribue parfois à la reconstruction, guidant les travailleurs vers du bois de qualité et autres secrets naturels du coin. À d’autres moments…il serait plus aisé de rassembler des chats que de tenir une discussion rationnelle avec lui. Il grogne, répond par des gestes vifs et furtifs. Le passant occasionnel dans les bois peut le voir, le fixant, tapis au sol, de ses yeux à la pupille presque invisible, tel un fauve. Le plus perturbant est lorsqu’il semble gronder comme un animal qui n’existe pas…

Les Affranchis s’en tirent mieux que n’importe qui. Soudés et oeuvrant en groupe, ils contribuèrent à la résolution de la situation avec l’énergie attendue. Ceci dit, des rumeurs racontent qu’ils se sont affairés à des tâches étranges. Une d’elle fût de guider un esprit de hantise, baptisée la Lavandière par son étrange pestilence parfumée, au Poste de traite. L’esprit, une fois sur place, lâcha un cri perçant agonisant puis devint lentement imperceptible­. Depuis, parfois le soir, la silhouette d’une femme habillée en noir au visage pâle et balafré peut être vu près des habitations. Certains passants ont été trouvés morts dans les sentiers, de toute évidence en ayant pris une marche imprudente en solitaire, mais les lacérations sur leurs corps pourraient bien avoir été faites par un animal et quantité d’autres menaces. De plus les alchimistes du laboratoire se sont construites une vilaine notoriété en rapport avec la concoction de philtres douteux et leur propension à tester la chose sur des volontaires naïfs.

La Guilde semble avoir de la difficulté à se ressaisir. Les cabales semblent actives mais ne semblent pas unies dans un but commun visible, ce qui ne signifie pas qu’elles ne font pas justement cela. Un événement particulièrement navrant s’est récemment produit, soit le vol du Chaudron alchimique de la Guilde de la Marche du Septentrion par un malfrat du nom de Zog. Ce Chaudron est particulièrement important pour les cabales d’une région car ils ne sont produits qu’à Dabrek et est le seul réceptacle capable de contenir de l’Alkahest, le solvant universel, base importante pour les expériences à laquelle les occultistes de la Guilde se livrent. Avèn, un Primacète d’un stoïcisme particulier, se livra à une discrète explosion de mécontentement à cette nouvelle et exigea de la Guilde qu’elle retrouva l’objet en question, chose qui n’est toujours pas faite. Jetant régulièrement des regards acérés aux cabales, Avèn insiste pour qu’elles fassent tout ce qui est possible pour retrouver ce Zog. Bien que la demeure du larron fût trouvée, il ne semble pas possible de pénétrer dans son gîte vu les dimensions et la profondeur de sa tanière. Décidemment, la plus petite créature de la Marche semble être en tête de liste des tâches de la Guilde actuellement.

Les étrangers qui avaient été emprisonnés et mis à la défense de la Marche ont tenus leur part de marché avec Avèn. Peu de temps après l’attaque sur l’Auberge, Avèn revint avec la nouvelle qu’ils auraient en effet l’objet convoité. Considéré un vestige d’un talisman ancien sans intérêt pour l’Empire, le morceau de talisman fût remis aux étrangers qui quittèrent la Marche vers la ville de Ty, à moins de deux semaines de marche. Là, muni d’un sauf conduit produit par le Primacète, la Cabale de la Rose Noire performèrent un rituel qui les transposa chez eux, dans une contrée en plein tumulte…

Le sol de l’antre de l’aberration a été salé, ce qui semble avoir coupé le lien qui l’enchaînait à son pacte avec le Magyar. Ce dernier réussi cependant à fuir et peu semblent connaître quoi que ce soit à son égard. Ce que vous savez tous par contre est que peu de temps après votre contre offensive, les satyrs ont repris l’auberge, appuyés de nouveaux alliés dont l’un des leurs à la fourrure noire aux cornes acérées. D’une voix grave, il discute avec les plantes et ne cesse de marmonner à des interlocuteurs invisibles autour de lui, jusqu’à ce qu’il vous aperçoive et vous fixe avec son sourire narquois et vicieux.

Il ne fait aucun doute que la première vague fût repoussée avec succès, comme il ne fait aucun doute que cette histoire n’est pas près d’en être à sa fin…

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